сряда, 11 декември 2013 г.

Illusions - Une revue de l'album Illusions d'Ibrahim Maalouf



  
   « Illusions » est le cinquième album du jazz trompettiste Ibrahim Maalouf,  et bien qu’il ne soit pas tellement jazzy que l’album précédent « Wind », il est un prolongement naturel des aspirations créatrices de son auteur. Le mélange explosif de rock, jazz et trompette orientale a été composé avec l'intention d’être joué sur scène. Entièrement instrumentaux, les morceaux sont faits de refrains et couplets successifs, ce qui les rend très expressifs.  Même s’ils sont dépourvus de texte, ils semblent nous raconter des histoires sur les thèmes de la vie avec ses complexités, des quêtes, des rêves et des illusions. La diversité stylistique des « illusions » nous transporte, tel un tapis magique, vers des divers endroits, qui nous rappellent clairement de l’origine libanaise d’Ibrahim, mais aussi de sa proximité avec la culture occidentale. La répétition écho des fragments solo, typique pour la musique arabe,  est justement jouée entre section de cuivres et première trompette d'Ibrahim, ce qui crée un relief atypique pour la musique de jazz et la fait largement intelligible. Un défaut négligeable est l'utilisation excessive de cet effet, de sorte que certaines des compositions paraissent relativement proches et parfois monotones.
   Mais faisons maintenant ensemble le tour de ce monde, car même s’il est artistiquement surexposé, il n’est guère illusoire:
   Le marceau-titre au début des « Illusions » commence avec le son faible d’une guitare, qui introduit le rythme, le piano ajoute un thème mélancolique, un beau solo de guitare se transforme rapidement en un riff lourd à la manière des années soixante-dix, les tambours se joignent brusquement en vous clouant confortablement sur le canapé. La section de cuivres remplit tout l'espace. Pendant trois minutes et 37 secondes, l'introduction a bien fait son travail et vous êtes déjà prédisposé à continuer. La pièce « Conspiracy generation » rappelle l'angoisse de notre aujourd'hui, la détermination d’auto destruction avec un pathos wagnérien... Une certaine accalmie s’ensuit, puis la tristesse… Bien que l'illusion soit ici la possibilité de nous guérir de la folie de l'époque dans laquelle nous vivons, mais quelle époque était différente de la  nôtre ?!
   « InPressi » et « Nomad slang » se ressemblent, la première nous transmet l’ambiance festive de l'Est. Et la seconde, c’est comme si elle parle d'un long voyage, des jours et des nuits, voyageant à travers les marchés colorés et les oasis. Les deux compositions suivantes sont les plus jazzy de l'album, « Busy » parle avec humeur des pluies, nous plonge dans notre monde intérieur, tandis que « If you wanna be a woman » est une composition complexe, ayant pour thème la femme et sa multiplicité exprimée en musique du jazz en passant par le funk pour arriver aux courbes du trompette Balkano-orientales. Les lignes mélodiques de « Unfaithful » alternent avec les parties de rock les plus explosifs et presque psychédéliques de l'album, où la trompette quart de ton de d'Ibrahim atteint les aigus de zurna. « True story » est la composition la plus tendre  de l'album, sa perle et son aboutissement naturel, et comme son nom l’indique le morceau le moins illusoire parmi autres. Y at-il une meilleure histoire qu’une histoire vraie ?!
   En conclusion, nous pouvons dire que « illusions » est un album au-delà des limites. Ibrahim se promène dans la géographie de la musique et rapproche des cultures lointaines avec la facilité d'un magicien expérimenté. Cela fait de l'album une des créations cosmopolites les plus brillantes de notre temps et montre que le multiculturalisme est possible quand il y a un dialogue avec l'altérité.

Ibrahim a généreusement mis en ligne son album entier sur « You tube », mais malgré cela il vaut mieux acheter l'album  CD, car il y a pour vous beaucoup de surprises supplémentaires. En plus l'édition vinyle sortie eu mois de mai cette année a l’air magnifique, et c’est le complément parfait à toute collection raffinée de jazz.

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